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Pierre Antoniucci

Le processus fondateur du travail de Pierre Antoniucci est à rechercher dans ses “Ateliers
circulaires” : Le tableau se construit à partir d’un centre évidé qui conduit les figures aux bords
du cadre de telle manière que la composition s’apparente au lancé d’une boule de billard ;
chaque motif rebondit sur les bords et par un enchaînement centrifuge dresse l’espace du
tableau par son périmètre.
Pierre Antoniucci nous fait rentrer dans la proximité, dans la beauté de ces choses ordinaires
qui ont perdu leur fonction, qui n’ont plus d’utilité, mais qui sont devenues belles « en ellesmêmes », avec le temps. Les objets de ses tableaux sont des rappels à la vie, comme ceux
qu’on peut voir sur les fresques de Pompéi, ou dans ce que les peintres japonais du XVIIIe
siècle appelaient des « objets tranquilles ».
On peut retrouver, dans les œuvres d’Antoniucci, les genres picturaux « traditionnels » :
portraits, natures mortes, paysages, scènes à figures… La composition initiale, à l’encre à peine
visible, permet de situer les objets principaux, de positionner les images et les matières qui
éventuellement sont marouflées sur la toile. La peinture va ensuite tout recouvrir et donner
sa légèreté à l’ensemble, faire apparaître la clarté des fonds, faire vibrer l’espace, renforcer
l’intensité colorée des objets.
Dans chacune de ses œuvres, tous les éléments de la composition picturale (formes, plans,
figures, textures, couleurs, tactilité…) sont requestionnés. Pierre Antoniucci affirme le geste
pictural, le jeu des formes et des matières, l’enfouissement ou l’éclatement des images, les
possibilités de métamorphoses. A partir d’une composition, un tableau peut apparaître par
résonance, par répétition, décalage, rotation, glissement, basculement, renversement, faisant
émerger de nouvelles couleurs ou matières, de nouveaux espaces…

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